Aujourd’hui banal, présent sur toutes les tables, le sel a longtemps été une denrée rare et chère, essentielle à la conservation des aliments, alimentant les fortunes et régissant les échanges commerciaux. Présent sur la côte Atlantique depuis des siècles, il y est toujours exploité, son industrie faisant aujourd’hui la joie des gourmets et des touristes.
Si le patrimoine industriel vous intéresse, un guide du routard est à gagner, rendez-vous en fin d’article pour les modalités.
A la découverte du sel de Guérande
Sur la presqu’île guérandaise en Loire-Atlantique aux portes de la Brière, on le récoltait déjà à l’âge du fer, et les premières salines remontent au 3ème siècle. Vers 945, des moines édifient un prieuré sous le patronage de saint Guénolé, fondateur et premier abbé de Landévennec. Les religieux qui s’y installent développent l’activité salicole sur toute la zone, du Croisic au Pouliguen.
Après un déclin de l’activité, et les menaces des convoitises immobilières et de projets d’infrastructures dans les années 1970, l’activité salicole est sauvegardée, au même titre que les écosystèmes sont protégés. La technique actuelle d’exploitation est antérieure au 9ème siècle, et au moins 5 salines de l’époque carolingienne sont encore exploitées sur le marais.
Grâce à ces mesures, on peut aujourd’hui découvrir ce paysage unique, façonné par la main de l’homme et refuge pour de nombreux oiseaux.
Entre avril et septembre, il est très agréable de parcourir les petites routes, de s’arrêter le long des oeillets, ces surfaces rectangles de 70 m² environ dans lesquelles le sel finit par cristalliser lorsque l’eau qui y est enfermée arrive à saturation (280 gr. de sel par litre d’eau). On peut y observer les paludiers au travail, maniant la houlette, disposant le sel en mulons (petits tas) au bord de la saline… Pour comprendre comment le sel se forme ici, sous l’action du soleil et du vent, je vous recommande la lecture de ce court article. Et bien sûr, rien de tel que de profiter d’une visite guidée sur les lieux pour se rendre vraiment compte du travail effectué. Plusieurs structures touristiques en proposent, le musée des paludiers ou Terre de sel à Guérande. Des paludiers indépendants ouvrent également leurs petites entreprises aux visiteurs.
L’or blanc est aussi exploité en Vendée
Plus au Sud, les paysages du Marais Breton Vendée se prêtent également à l’industrie salicole, pratiquée selon les mêmes techniques anciennes et artisanales. Les premiers sauniers, ici, sont agriculteurs, ils commencent à exploiter le sel pour conserver les aliments mais également pour sa valeur d’échange. Jusqu’à 700 salines étaient par exemple exploitées sur la seule commune de Bouin au début du 18ème siècle.
Au fil des siècles, les sauniers vendéens s’unissent pour faire face à la concurrence des salines méditerranéennes notamment. Aujourd’hui, une centaine de sauniers, regroupés en coopérative, cultivent les 3 000 œillets des marais salants de l’Ile de Noirmoutier, tandis que sur une partie du littoral quelques dizaines d’artisans perpétuent la tradition, et ouvrent pour la plupart leurs exploitations aux touristes.
J’ai choisi de vous emmener à la saline du Recoin, faisant partie des Marais Salants de la Vie, situés sur la commune de Saint-Hilaire-de-Riez. Façonnés dès le 7ème siècle et exploités jusque dans les années 1970 où ils occupaient jusqu’à 1000 hectares de terre et faisaient vivre 400 familles, ces marais ont été ensuite abandonnées pendant 30 ans.
La saline de Recoin que l’on visite aujourd’hui a été reconstruite à l’identique en 1997. A pied ou en calèche, c’est un vrai plaisir de découvrir toutes les techniques anciennes, les outils utilisés, le circuit de l’eau… Instructif pour les adultes comme pour les enfants, ne manquez pas ce type de visite si vous passez dans la région !
Cet article participe au rendez-vous inter-blogueurs En France Aussi, créé par Sylvie du blog Le coin des voyageurs. Ce mois-ci, c’est Mathylde du blog Mordue de voyages qui propose un tour de France sur le thème du tourisme industriel. Elle a d’ailleurs choisi de parler de la récolte du sel de mer selon d’autres techniques, du côté de Gruissan sur les bords de la Méditerranée.
Vous pouvez également retrouver les articles des autres blogueurs sur la page Facebook du rendez-vous, je suis sûre que vous y ferez de belles découvertes !
#EnFranceAussi #concours
CONCOURS
Ce mois-ci, Entreprise et découverte s’associe au rendez-vous En France Aussi pour faire gagner aux lecteurs et aux blogueurs le Routard « Guide de la visite d’entreprise » (2 guides à gagner).
Pour le gagner, il vous suffit de commenter cet article (ou l’un des autres articles du rendez-vous) ET de commenter sur la page Facebook du rendez-vous, (en indiquant le blog sur lequel vous avez commenté) jusqu’au 30 janvier 2018.
Le tirage au sort aura lieu le 31 janvier 2018. Chaque participation porte un numéro. Un numéro sera désigné par random.org parmi les lecteurs ayant commenté. Un numéro sera désigné par random.org parmi les blogueurs ayant écrit et publié un article.
Les gagnants seront prévenus sur les blogs Le coin des voyageurs et Mordue de voyages en édit, et sur la page Facebook #EnFranceAussi. Les gagnants auront une semaine pour faire parvenir leur adresse. Passé ce délai un nouveau tirage au sort sera effectué. Entreprise & découverte se charge de l’envoi du lot. Les gagnants devront indiquer quand il leur sera livré.
Bonne chance !
j’utilise le sel de guérande en gros sel dans toutes mes cuissons…passe une agréable année riche pour tous les yeux
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Moi aussi j’utilise ce gros sel en cuisson, et la fleur de sel en dégustation. Merci pour tes voeux, je te souhaite également une belle année 2018 !
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Très bel article, Caroline, comme d’habitude qui me laisse à penser que vous pourriez aimer le prochain roman d’Olivier Bourdeaut (auteur du fameux « En attendant Bojangles ») « Pactum Salis » qui a pour décor les marais salants de Guérande et pour personnage principal un cueilleur de sel. Il sort le 7 janvier et je l’attends pour ma part de pied ferme. Je vous souhaite une très belle année
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Merci Geneviève, et bonne année !
Je n’ai pas (encore) lu Bojangles, mais en ai très envie au vu des articles élogieux que j’ai lus. Je n’avais pas entendu parler de ce nouveau titre, mais pourquoi pas en effet, j’aime quand les livres me font voyager, au bout du monde ou plus près.
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Une belle description de cette exploitation du sel sur la façade Atlantique… et toujours de belles photos aussi ! L’industrie du sel y a laissé de beaux paysages heureusement (pas comme les mines de sel de Lorraine 🙂 )
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La main de l’homme a en effet forgé de jolis paysages qu’il est encore agréable de parcourir aujourd’hui. C’est aussi très chouette de voir que cette industrie du sel a perduré à travers les siècles, c’est un patrimoine important à conserver, et à découvrir ! Merci de ton message.
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[…] visiter des marais salants […]
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J’adore les paysages de salines et au coucher de soleil c’est encore plus merveilleux. J’aimerais beaucoup voir celles de Guérande, si connues de tous les français.
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Oui c’est vrai que ces paysages sont magnifiques !
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Superbe !!! Le salin d’Aigues Mortes était magique avec ses réserves d’eau blanches à rouges . As tu rapporté toute sorte de sels ??
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A chaque visite je ramène gros sel pour la cuisson, fleur de sel pour la dégustation, et j’aime aussi les sels avec des herbes pour les barbecues. Et la salicorne qui pousse dans ces eaux salées, c’est délicieux aussi !
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Oui c’est bon !! Salicorne que je ramassais sur Le Havre de la vanlée en Normandie par contre 😉
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C’est vrai que je ne voyais pas vraiment la production de sel comme une activité industrielle, plutôt artisanale !
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C’était mon point de vu aussi, mais Mathylde m’a convaincue pour faire le parallèle avec Gruissan. Les saulniers sont des artisans c’est sûr, mais c’est quand même une industrie régionale, même s’il n’y a pas de structures en métal, d’usines comme on pourrait imaginer…
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Je ne suis guère surprise de te découvrir avec un article sur le sel pour ce RDV… C’est ce que moi aussi j’avais prévu ! Le jour de notre croisière de Nantes à St Nazaire, nous avons ensuite eu une visite guidée dans les marais salants de Guérande (Terre de Sel)… mais il pleuvait tant que je n’ai pas pu sortir l’appareil photo, seulement le parapluie ! J’étais vraiment très très déçue car c’était super intéressant, mais je n’ai aucune photo à l’appui !!!! Après avoir ensuite pensé aux champignons du côté de Saumur, j’ai finalement pensé passer mon tour pour ce RDV avant de trouver un plan B in extrémis. En tout cas j’aime beaucoup ton article car j’ai toujours beaucoup aimé les paysages des marais salants, et c’est vrai qu’avoir les explications de ce travail c’est vraiment intéressant et enrichissant. Merci pour ce joli partage et très belle année 2018 à toi et ta famille !
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C’est amusant ce choix similaire ! Mais au final c’est bien d’avoir deux sujets différents. Je n’ai pas fait la visite à Terre de sel, mais c’est sûr que sous la pluie ça a nettement moins d’intérêt, dommage…
Moi aussi j’aime beaucoup ces paysages, et savoir que l’homme peut façonner la terre et créer de belles choses en respectant la nature est une idée qui me plaît.
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J’aime beaucoup les paysages des marais salants.Je ne connais pas ceux de Guérande, mais ceux de l’île de Ré. Comme tu dis, c’est agréable et instructif de les visiter.
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Entre Guérande et l’île de Ré, les paysages et les méthodes sont similaires, et les paysages tout aussi jolis !
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C’est amusant, j’avais fait des photos sur l’ïle de Ré, ce sont presque les mêmes images (https://annima.fr/le-saunier-et-la-pluie/). Excellente idée!
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J’ai vu ça en effet ! Tes photos sont très jolies. Je crois que toutes les exploitations de sel sur la côte Atlantique ont le même aspect, les techniques de production sont les mêmes, en tous cas moi j’adore ces paysages.
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Les Marais salants m’ont toujours impressionnée. Je ne peux pas l’expliquer. Nous avons passé pas mal d’étés à l’Ile de ré et mon grand bonheur était de les longer à vélo. En fait la vue est vraiment apaisante.
Merci Caro pour ton article fort intéressant et tes photos toujours aussi belles.
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Merci pour ces compliments ! Moi aussi j’aime beaucoup ces paysages, et tous les oiseaux qui vont avec. En vélo, c’est encore mieux !
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Les marais salants sont toujours un plaisir pour les yeux ! J’ai vu les derniers en Sicile mais j’ai hâte de découvrir les français!
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Ah ! sont-ils très différents en Sicile ?
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Merci pour cette découverte qui donne envie d’aller y faire un tour !! Je connais les marais salants de Camargue, je trouve que ça donne une lumière incroyable et de beaux jeux de reflets… comme on voit sur tes photos d’ailleurs !
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Moi je ne connais pas la Camargue, mais j’ai effectivement déjà vu des photos de ces jolis paysages, avec des couleurs en plus il me semble, le rose des flamands notamment, ça doit être un beau spectacle de voir ces animaux dans ces belles étendues d’eau.
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[…] qui ne sont pas à sec, mais à marée basse et que le sel est plus gris. Mais je vous invite à lire l’article de Caroline sur le sujet afin d’en découvrir un peu plus sur les marais salants de Guérande et en […]
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[…] avoir évoqué l’industrie du sel en sur la façade Atlantique, cet article est ma deuxième participation au rendez-vous inter-blogueurs En France Aussi, créé […]
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Le paysage des marais salants est très beau, et le sel de guérande est une institution ! Merci de cette visite par procuration
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J’adore moi aussi ces paysages, et je trouve ça chouette de perpétuer des gestes ancestraux…
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[…] Visiter une saline […]
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